CREIRPs Transversales

04.10.2017 Déclaration CGT

Notre séance du comité d’entreprise se tient dans une période particulière, une période de mobilisation sociale, de combat contre la Loi Travail XXL.

La méthode par laquelle cette réforme profonde du droit du travail tente d’être imposée par le gouvernement en procédant par ordonnances n’a d’égal dans sa négation de la démocratie sociale que l’ampleur des remises en cause de l’organisation même des relations sociales.

Inutile de revenir aujourd’hui et maintenant sur les multiples et différents aspects de cette loi « fourre-tout » qui s’inscrit dans une cohérence globale de remise en cause de ce qu’est la négociation collective dans notre pays, de la prédominance de la loi par rapport au contrat, c’est à dire de la hiérarchie des normes.

Après avoir imposé une première réforme du code du travail en 2016, le patronat, le MEDEF se frottent les mains, voire n’en attendaient pas autant de la part des libéraux au pouvoir qui, dans une continuité politique mortifère pour les travailleurs, détruit plus de 120 ans d’histoire sociale de notre pays.

Aucun pan du droit social n’est épargné, les accords d’entreprises auraient désormais la primauté sur les accords de branches et sur la loi et que dire des négociations qui pourraient se tenir sans représentation syndicale dans les petites entreprises. Ce sont là des outils très efficaces pour le patronat pour imposer une régression sociale généralisée à grands coups de dumping social.

Mais qui peut sérieusement croire une seconde que pour prendre un marché, quel qu’il soit, les salariés d’une entreprise ne seraient pas contraints par leur employeur, pistolet sur la tempe avec un chantage à l’emploi, d’acter des régressions sociales, tant en termes de temps de travail, de conditions de travail, de rémunération, de protection sociale, etc… et dans ce contexte, comment imaginer que les autres entreprises de ce même secteur d’activités ne soient pas inspirées de mettre en place les mêmes régressions afin de s’aligner sur les coûts lors des appels d’offres et des passassions de marchés ?

Ce modèle trouve sa finalité dans le low-cost. Comme beaucoup de personnes ici autour de la table, nous avons vu l’émission « Cash investigation » de la semaine dernière. Dans ce modèle, les salariés sont broyés.

C’est donc le risque dans la course au dumping social et la RATP, particulièrement dans les marchés ouverts à la concurrence qui le sera pleinement d’ici 20 ans, est concernée.

Il s’attaquera ensuite, comme le président de la république l’a déjà annoncé, à l’assurance chômage, à la formation professionnelle, aux retraites et particulièrement à la remise en cause des régimes spéciaux…

A la RATP comme partout en France, la CGT s’attelle à élever le rapport des forces en informant les salariés, avec d’une part de nombreuses publications de décryptage de la loi travail et des échanges avec les militants contre cette loi injuste socialement et méprisante pour les salariés qui crée la richesse par leur travail et les futurs salariés.

Pour la CGT rien n’est joué concernant la Loi Travail XXL et ce malgré la mise en scène médiatico/mégalo du président de la République lors de la signature des ordonnances !

Nous le réaffirmons par nos propositions d’un code du travail du 21ème siècle : « Nous voulons des réformes, pas des reculs sociaux ! »

Dans la série les agents « ont trop de droits à la RATP », la refonte des congés soins enfants est un vrai scandale et contraint la CGT à agir afin d’obtenir d’autres dispositions que celles envisagées qui consistes à abaisser les droits ouverts aux femmes dans le cadre d’un élargissement aux hommes. Il est inacceptable de faire régresser les droits d’une catégorie de salariés pour en doter une autre. C’est un véritable hold-up social !

La RATP qui se veut un modèle d’entreprise sociale n’hésite pas à descendre en deçà du Code du Travail qui fixe à 16 ans l’âge des enfants ayants droits. Il est inacceptable d’imaginer qu’un enfant de 13 ans puisse rester seul à la maison  s’il a 40° de fièvre !

Compte tenu que la Direction a décidé unilatéralement de remplacer les dispositions actuelles des « Congés soins enfants » par un dispositif d’Absences Enfants Malades, la CGT-RATP demande d’urgence l’ouverture de négociations à la RATP pour le développement des droits à congés « Enfants malades » pour tous, pour une amélioration de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée !

Concernant le dossier CCAS dont les élus-es vont être consulté-es aujourd’hui même est une grande mascarade et elle serait risible si elle n’impactait pas en plus des salarié-es et leur poste.

Comme un débat va s’ouvrir sur le sujet, comptez sur la CGT pour intervenir et pointer les incohérences de ce dossier et son gâchis à venir.

Pour finir, en juillet dernier, nous lisons dans une copie d’un courrier dont notre organisation a été destinataire, le médecin du travail qui suit les agents de la ligne A du RER alerte la direction de cette unité « sur des situations de stress et de souffrance, conséquence d’une organisation de travail délétère… ». Avouez que lorsque c’est la CGT qui le dénonce, vous nous taxez de défaitistes. Mais là ce médecin ne parle pas des délégués du personnel qui se plaignent mais bien des agents en général et qu’il reçoit quotidiennement dans son cabinet.

Même si la CGT laisse bien  évidemment  les Instances Représentatives du Personnel jouer leur rôle et dans le respect de leurs prérogatives, nous prendrons toute notre place pour que la direction de cette unité arrête ses méthodes managériales d’un autre temps et qu’elle sorte de son déni permanent sur le sujet, puisqu’il y a déjà eu des échanges,  afin que les droits et le respect des agents de la ligne soient respectés !

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