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La RATP : service public ou chasseur de primes ?

wb_C34E96CEFD4F477E85F41AED43226506Le Président de région, Jean-Paul Huchon, aussi Président du STIF (autorité organisatrice des transports en Ile de France), dénonce, à juste titre, le fonctionnement de la RATP sur le RER A qui consiste, en cas de retard important, à ne pas desservir certaines gares, laissant sur les quais plusieurs milliers de voyageurs.
Les cris d’orfraie qu’il pousse ne peuvent cacher la réalité de cette situation, son origine dont le STIF est le principal responsable au travers du contrat qu’il a passé avec la RATP pour la période 2012/2015 dont les exigences de fréquences et de régularité des trains sont irréalisables sur cette ligne qui transporte chaque jour plus d’un million de voyageurs et qui amènent à des pénalités financières pour l’entreprise publique …
Cette relation contractuelle entre le STIF et la RATP dégrade les conditions de transport car il impose une relation « client/fournisseur », bien loin des missions du service public qui se doit de répondre prioritairement aux besoins des Franciliens.
Les indicateurs de régularité contenus dans le contrat STIF/RATP sont des éléments importants pour la rémunération de l’entreprise qui, si elle les réalise, se voit octroyer une prime, sinon un malus … Cette relation financière entraîne, au prétexte de régularité, la non desserte de certaines gares … C’est une situation inadmissible que nous dénonçons !
Le service public se doit d’être exemplaire et de répondre pleinement aux besoins de transport des populations.
D’ailleurs, certains agents de conduite font acte de désobéissance quand il leur est demandé de ne pas marquer l’arrêt à certaines gares.
La dégradation du service public qu’assure la RATP ne se mesure pas, hélas qu’au travers cette seule situation :
Le réseau Bus où chaque jour des bus ne sortent pas par manque d’effectif de machinistes-receveurs ou par manque de matériel, suite à un manque d’effectif à la maintenance ;
Le réseau tramway où la vitesse d’exploitation théorique est proprement irréalisable et entraîne des dégradations importantes dans le service rendu avec des impacts très négatifs sur les conditions de travail des machinistes pouvant toucher à la sécurité des voyageurs ;
Le réseau du métro où, à l’instar du RER, certaines rames ne desservent pas tous les terminus pour répondre aux critères du STIF ;
A la maintenance où les suppressions d’effectifs importantes ces dernières années ont dégradé la capacité de la RATP à assurer pleinement la maintenance de ses matériels (bus, tramways, métros, RER) et ses infrastructures (escaliers mécaniques, entretien des voies …), situation paradoxale alors qu’elle développe, en parallèle, des activités de maintenance « rentables financièrement » à l’extérieur de la RATP, par exemple : la maintenance des escaliers mécaniques du Printemps Haussmann.
L’ingénierie RATP est aussi fortement fragilisée, alors qu’elle est une force pour le service public. Actuellement, le STIF souhaite ouvrir le marché de la billétique, activité réalisée notamment par la RATP et qui, demain, sera ouverte à un opérateur privé, au prétexte d’une meilleure rentabilité financière pour la région …
Si le Président de région, Monsieur Huchon, a raison de dénoncer les agissements de la RATP sur le RER A, qui ne sont pas conformes avec ce que doit être un service public de qualité, il serait aussi bien inspiré d’écouter la CGT-RATP et les représentants du personnel lorsque, durant la négociation du contrat STIF/RATP, nous n’avons eu de cesse de dénoncer la mise en place d’indicateurs irréalistes et soumis à bonus/malus.
Pour améliorer le service public, des solutions existent :
– Maintenir et développer l’emploi à la RATP afin de rendre un meilleur service public ;
– Retrouver une relation entre le STIF et la RATP qui ne se passe pas que dans un cadre contractuel et dont la rémunération de la RATP soit fonction de la réalisation d’indicateurs irréalisables ;
– Mettre en place des lieux d’échanges entre Organisations syndicales, élus de la région et représentants des usagers afin de permettre d’éclairer les élus régionaux sur les choix qu’ils ont à faire en termes de transports collectifs.
Les agents de la RATP sont fortement attachés à la qualité du service public pour lequel ils œuvrent quotidiennement dans des conditions difficiles. C’est un exploit qu’ils renouvellent chaque jour : permettre plus de 3 milliards de voyages par an !

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