CREIRPs Transversales

Séance du 21 mai 2014

wb_2A0269D0Pour ma dernière déclaration.., sous votre présidence, je ne dérogerais pas au sens que nous voulons donner, à la CGT-RATP, dans nos interventions, que ce soit dans le cadre des déclarations préliminaires, comme celles relatives aux différents dossiers que nous traitons dans cette instance.
La RATP n’est pas dans un vase clos et elle n’échappe pas aux logiques en cours, nous avons eu cesse de le déclarer mais pour votre dernière séance je vous épargnerais donc de notre analyse sur la gestion de notre entreprise depuis plus 10 ans, gestion centrée sur un plan de productivité visant à réaliser plusieurs centaines de millions d’euros d’économie.Pour autant comment ne parler d’une situation qui fait actuellement l’actualité.
L’avenir d’Alstom, pilier de l’industrie française de l’énergie et du transport, est aujourd’hui menacé par deux scénarii aussi insatisfaisants l’un que l’autre :
–  D’un côté, l’actionnaire Bouygues qui veut se désengager en vendant ses parts à l’américain General Electric, dans le but de réaliser une plus-value substantielle ;
–  De l’autre, le gouvernement qui réplique en défendant une solution allemande avec Siemens. C’est cette solution que, sous l’impulsion du Ministre de l’Economie, les directions de la RATP et de la SNCF viennent de soutenir dans un communiqué commun …
Ces deux solutions s’apparentent à une véritable « vente à la découpe » de ce qui est un des fleurons de notre économie. Toutes deux portent en germe des suppressions massives d’emplois et des pertes considérables de compétences.
Aucune ne permettrait de répondre au besoin de conserver la maîtrise par notre pays de secteurs industriels stratégiques.La CGT-RATP refuse cette fausse alternative où il faudrait choisir entre la peste et le choléra, nous refusons le démantèlement de notre industrie au profit de groupes étrangers.
Les difficultés d’Alstom ne sont que la conséquence d’une stratégie où les objectifs financiers ont pris le pas sur les enjeux industriels : une croissance externe à tout prix et une politique généreuse de versement de dividendes aux actionnaires (1,3 milliards d’euros ces cinq dernières années).
Ces choix ont un prix : celui de l’affaiblissement du potentiel industriel et humain du groupe en France, avec des conséquences importantes sur les savoir-faire, les investissements, les projets, engendrant des pénalités pour cause de non-qualité et de retard (345 millions d’euros par an).
La question de l’avenir d’Alstom, c’est le problème de l’industrie française en général, à savoir les coûts exorbitants du capital qui, là comme ailleurs, sont financés par la dévalorisation du travail.Il existe une solution garantissant l’indépendance industrielle de la France : l’entrée majoritaire de l’Etat français dans le capital d’Alstom.Rappelons qu’à travers ses principaux clients que sont EDF, la SNCF, la RATP ou AREVA, la commande publique représente plus de la moitié du chiffre d’affaires d’Alstom, la question de sa nationalisation est donc posée.
Ces grands clients du groupe pourraient aussi souscrire à un fonds public en charge de porter cette participation de l’Etat. C’est notamment le cas de la RATP dont Alstom constitue le plus gros poste d’investissement depuis des décennies, avec des marchés de plusieurs milliards d’euros :
–  Elle fournit notamment l’essentiel de nos métros et RER (comme le matériel roulant à deux niveaux de la ligne A pour 2,3 Mrds d’€).
–  Les deux entreprises se sont également associées avec la Caisse des Dépôts pour sauver Translohr en Alsace avec son tramway sur pneu (qui équipe Clermont-Ferrand, les lignes T5 et T6 en région parisienne, Padoue et Shanghai).
–  Alstom et RATP ont créé en 2011 une filiale d’ingénierie commune « Métrolab » en charge d’inventer « le métro du futur » …
Un tel choix permettrait donc de sauvegarder l’ensemble des activités d’Alstom. Il renforcerait l’industrie française dans le cadre de la constitution d’un grand pôle public de l’énergie et des transports. Telle est l’opinion que défend la CGT-RATP.
L’actualité c’est aussi , dans la période , alors que va s’achever le scrutin relatif aux élections au conseil d’administration de la RATP, Les élections européennes , une échéance électorale qui semble très éloignée des salariés mais dont on connaît les impacts de plus en plus important sur notre quotidien, Aujourd’hui l’union européenne souffre d’un déficit démocratique qui approfondit au fil des années le divorce entre les dirigeants européens et les peuples contraints de subir des politiques d’austérité, entraînés dans des spirales de dégradation des systèmes sociaux au nom de la concurrence « libre et non faussée ».
La CGT appelle l’ensemble des salariés à se saisir de cette échéance pour peser dans le débat pour la construction d’une Europe de progrès social. Une Europe qui fasse de la création d’emplois et des droits sociaux sa priorité. C’est dans ce sens comme nous l’avons fait dans la rue le 4 avril à Bruxelles que nous revendiquons notamment un plan d’investissement de 2% du PIB annuel sur dix ans et un pacte social pour l’emploi.
La voix des salariés doit également s’exprimer dans les urnes, le résultat des élections municipales en France nous montre que l’abstention ou le vote à l’extrême droite ne sont pas des solutions en faveur du monde du travail, bien au contraire.
L’extrême droite parlons-en , puisque Vendredi 9 mai 2014 en fin d’après-midi, « Génération identitaire » s’est constitué en milice et s’est introduit dans le métro parisien afin de se prêter à un petit jeu d’intimidation à l’égard des voyageurs en « patrouillant » parmi eux.La CGT-RATP dénonce l’utilisation par ce groupe politique de l’espace du métro, un service public exploité par l’entreprise publique qu’est la RATP. Il s’en sert ainsi pour sa propre publicité en amplifiant le sentiment d’insécurité dont il est la matière première qui sert de légitimation à leur idéologie nauséabonde dans l’opinion publique.
Plus étonnant encore, c’est la couverture médiatique par certains médias pour rendre compte à leurs lecteurs de méthodes anti Républicaine d’une milice en rien citoyenne contrairement à ce qu’ils revendiquent. Ce groupe s’octroie les prérogatives de la Police Républicaine, y compris des activités du GPSR et des équipes de contrôle dûment assermentés pour assurer la sécurité des voyageurs et des agents RATP, sans que cela n’émeut la préfecture de Police ou la direction de la RATP.Il est vrai qu’il est plus facile de commenter la profession de foi de la CGT-RATP lors d’une séance de CDEP, le CDEP SEM/CML je cite, qui plus est dans ses infos du président, que de s’exprimer sur ce fait inadmissible et intolérable.
La CGT-RATP demande à la préfecture de Police et à la direction de la RATP qu’elles usent de tous les moyens qu’elles ont à leur disposition pour interdire cette milice de réitérer cette initiative. Enfin, Je ne pouvais conclure cette déclaration sans évoquer …, la victoire obtenue par la CGT avec la relaxe définitive de nos cinq camarades de Roanne victimes depuis 4 ans d’un acharnement judiciaire sans précèdent pour avoir refusé de se voir prélever leur ADN. Le 23 avril dernier le président de la chambre correctionnelle de la cour d’appel de Lyon a en effet ordonné la non admission d’un appel formé par le procureur général de la cour de Lyon. On peut s’en féliciter et saluer toutes les mobilisations organisées, qui ont n’en doutons pas largement contribuées à ce résultat.
Aujourd’hui, la loi d’amnistie sociale demeure plus que jamais une exigence pour qu’aucun autre militant syndical ne vive l’acharnement dont les 5 de Roanne ont été victimes.

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