CRPIRPs Transversales

Séance du 29 janvier 2014

image_01Notre pays traverse actuellement une crise politique majeure au sortir des élections municipales. Un scrutin marqué par un taux d’abstention record qui a vu le président de la république, sa politique d’austérité et le non-respect de ses engagements de campagne très largement sanctionnés.
Face à cela, les orientations du nouveau gouvernement ne répondent en rien aux aspirations des salariés et ne règleront rien. Le vote-sanction que les électeurs ont voulu infliger au gouvernement n’a visiblement pas été entendu.
Le gouvernement remanié a clairement choisi d’enfoncer un peu plus le clou des mesures d’austérité, en commençant par imposer l’austérité salariale dans le secteur public comme dans le privé.
Dans une France où 1 jeune sur 4 est au chômage où les plus anciens voient leurs pensions rabougries, où les salaires sont bloqués depuis de nombreuses années, et où plus de 80 % des embauches sont réalisées en CDD, la situation des salariés n’a jamais été aussi fragile. Jamais, pourtant, les salariés ne se sont vus imposer autant de sacrifices pour le seul bénéfice du patronat.
• « Zéro charges » pour les salaires payés au Smic, c’est condamner des millions de salariés aux bas salaires.
• 2 € de plus par jour pour un salarié payé au Smic, à travers la diminution imposée de ses cotisations sociales, ce sera aussi, concrètement, pour lui, dès 2015, le « choix » entre des frais de couverture sociale supplémentaire ou des droits en moins.
• 19 milliards d’économies sur le budget de l’État : ce sera une baisse des capacités publiques d’intervention sociale et économique, une réduction des services publics et de leurs missions, moins d’infirmières, de professeurs, de policiers…
• 10 milliards d’économies sur l’Assurance-maladie : ce ne sera certainement pas un meilleur remboursement des médicaments et des soins, ni une meilleure prise en charge des assurés.
• En revanche, 30 milliards d’euros de cadeaux supplémentaires au patronat : c’est un nouveau détournement de notre budget commun, alors que, chaque année, chaque habitant français donne déjà plus de 3 000 € en aides diverses aux entreprises soit disant pour préserver l’emploi, sans aucune garantie que cet argent serve à l’emploi et encore moins à l’investissement.
Cette situation n’est pourtant pas une fatalité : d’autres choix visant le progrès social sont possibles. Le 4 avril dernier, les travailleurs de tous les pays européens, unis, avec leurs syndicats, dont la CGT-RATP, ont montré leur capacité à se rassembler massivement pour dénoncer les politiques d’austérité imposées par les États membres de l’Union et les institutions européennes et exiger un plan de relance des investissements et la création d’emplois de qualité.
Pour la CGT et singulièrement la CGT-RATP, la situation que nous vivons à l’entreprise n’est pas sans lien avec ce qui se trame au niveau national et européen. L’austérité est de rigueur même si chez nous cette politique prend un autre nom : la productivité.
Si le pays est en crise, il est en tout autrement de la RATP qui a annoncé des résultats toujours en hausses. La CGT réaffirme son désaccord de fond avec les orientations de gestion placées au cœur du Plan d’entreprise « Vision 2020 » et qui sont actuellement à l’œuvre.
Les objectifs de productivité se traduisent dans les faits par une politique de réduction du « coût du travail ». Alors que, depuis 2003, l’offre de transport a augmenté de 22% et le bénéfice net a été multiplié par 48 (avec des chiffres qui vont bien au-delà des prévisions budgétaires et des objectifs fixés par la maquette du contrat STIF), les résultats en matière de politique sociale évoluent en sens inverse :

  • Les agents subissent un quasi-blocage de leurs salaires, avec comme seules mesures générales des micro-augmentations dérisoires de 0,23% en 2013 et 0,27% en 2014, entraînant une perte de leur pouvoir d’achat.
  • Les effectifs de l’EPIC RATP se situent désormais en-dessous de leur niveau de 2002, avec une perte sèche de 1463 emplois dans les dernières années, avec en 2012 et 2013 un niveau de suppressions de postes ayant largement dépassé ce qui était prévu.

Cette situation a des conséquences de plus en plus sensibles sur la qualité du travail et donc sur la qualité de service, et entraîne l’aggravation des risques psycho-sociaux dans nombre de secteurs de l’entreprise. Au total, la RATP joue aujourd’hui le rôle de bras armé de la politique d’austérité. Une politique qui ne sert qu’à financer un transfert de richesses vers les profits des grands groupes. Une politique dont l’expérience montre pourtant qu’elle ne résout aucun des problèmes de notre économie, mais qu’elle conduit à la récession.
A l’inverse, pour la CGT, sortir de la crise implique une politique de relance fondée sur l’augmentation des salaires, l’investissement utile et la création d’emploi stables. En tant que grande entreprise publique, la RATP doit y contribuer. D’où nos deux exigences-phares :

  • Une augmentation de 3% de la valeur du point, accompagnée de mesures de revalorisation des bas salaires.
  • L’arrêt immédiat des suppressions de postes et des restructurations qui sont motivées par cet objectif, et la mise en œuvre d’un plan de remise à niveau des effectifs. Justement sur ce dernier point, c’est ce que revendique le personnel infirmier, en grève aujourd’hui.

Le manque récurrent d’effectif infirmier au sein du SST ne permet pas au personnel d’assurer une prévention et un suivi qualitatif de la santé de tous les agents RATP. L’intervention des salariés pour changer la donne, c’est tout le sens de l’action de la CGT c’est pour cela que dans la période qui s’ouvre la CGT-RATP invite les agents RATP :

  • A se mobiliser le 1er en participant nombreux à la manifestation unitaire à l’appel de la CGT, la FSU, Solidaire, Force Ouvrière et plusieurs associations.
  • A se mobiliser au travers le vote CGT aux élections du CA afin de « se faire entendre au plus haut niveau ! ».
  • A prendre « leurs affaires en mains » en allant voter aux élections européennes pour imposer d’autres choix.

Je vous remercie, Monsieur le Président, de votre écoute attentive de notre déclaration même si nous pouvons être surs que celle-ci n’aura , sur les questions liées à la RATP, que peu d’écho dans les pratiques menées à l’entreprise.

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