Salaires - Pouvoir d'achat

Déclaration CGT aux NAO Salaires 2017

La question salariale, ce n’est pas exclusivement, ni même prioritairement une question d’équilibre économique d’entreprise. Le salaire c’est, avant tout autre chose, le seul moyen de subsistance des salariés, leur seule richesse, celle issue du fruit de leur travail, de leur qualification et de leur expérience.
Ainsi, ne pas augmenter les salaires c’est marquer une non-reconnaissance du travail réalisé chaque jour par chacun et chacune des agents de la RATP, un travail qui permet de transporter quotidiennement plus de 12 millions de voyageurs et ce, en toute sécurité.
Vous arguerez sans doute, lors de ces négociations, d’éléments macro-économiques pour tenter de convaincre les plus crédules du bienfondé que constitue le gel de la valeur du point depuis 2 ans et de la modération salariale pour cette année, comme cela a été le cas depuis 10 ans maintenant à la RATP.

  • Avec presque 1 milliard d’euros de résultats nets réalisés par la RATP ces 3 dernières années,
  • avec un plan d’investissement de 8 milliards d’euros sur 6 ans, dont 4,2 milliards sur fonds propres,

Vos tentatives d’explications et de justification de modération salariale auront la même crédibilité à nos yeux qu’un cul de jatte se plaignant de douleurs aux pieds… Peut-être est-ce là des douleurs « fantômes »… Comme votre politique salariale !

La CGT-RATP n’accepte pas cette situation !

Nous en dénonçons l’injustice sociale qu’elle constitue, comme l’aberration économique qu’elle incarne.
Après avoir dû renflouer le système bancaire en faillite du fait d’un capitalisme mondialisé en crise, les salariés vivent comme des provocations la négociation de leur travail et de sa juste rémunération.
Il faut relancer l’économie française, comme le faire sans axer les efforts sur la consommation pour tenir la production ? Tous en conviennent, c’est la consommation des ménages qui soutiendra notre économie, une sorte de cercle vertueux : consommation / Production…
Tant au plan économique que sur les aspects de justice sociale, l’augmentation de nos salaires statutaires coule de sens.
Et cette augmentation s’impose lorsque nous évoquons le financement de notre protection sociale.
Le manque à gagner de nos différentes caisses participe d’un déséquilibre des comptes sociaux, des différents régimes et des différentes branches (maladie / retraite / famille et chômage).

Augmenter les salaires, c’est mieux financer notre protection sociale et en pérenniser le modèle économique.

C’est aussi, et cela n’est pas anecdotique,  mieux financer notre Comité d’Entreprise, particulièrement lorsque l’on met en perspective que cela fait plus de 30 ans que le niveau de subvention n’a pas augmenté et est resté bloqué à 2,811 % de la masse salariale.
Ces différents éléments et arguments, vous les connaissez, nous vous les avons martelé à chaque fois que l’occasion nous en ait donnée.
Et nous tenons à vous dire, vous redire, combien la politique salariale mise en place à la RATP ces dernières années est révélatrice d’une vision comptable court-termiste et d’un manque de vision politique d’ensemble qu’appelle pourtant le besoin d’unicité de l’entreprise, particulièrement à l’heure où la mise en concurrence va nous toucher et où il nous faut renforcer la dimension collective et d’appartenance confiante à un service public moderne.
Maintenir un bas niveau d’augmentation générale des salaires afin, de dégager des marges pour des « volets sociaux », de protocole et accord « métier » est révélateur de cette vision à court terme, qui néglige les augmentations pérennes au profit de primes, qui vise à faire accepter par les salariés des réorganisations massives du travail afin de tenter d’améliorer leur niveau de subsistance.
Poursuivre une telle politique, c’est hypothéquer notre capacité à relever ensemble les défis de demain.
Pour conclure, je ne vous rappellerais pas nos revendications, vous les connaissez, nous les avons explicités durant les deux audiences qui ont précédées cette négociation.
Elles sont aussi clairement exprimées dans notre tract, que je ne manquerais pas de vous communiquer si besoin.
Par contre, notre conclusion de propos liminaires portera sur une demande de méthode de négociation.
Nous le savons, la marge de négociation donnée à l’entreprise par le gouvernement est étroite et l’enveloppe budgétaire allouée très insuffisante.
Il nous apparaît donc primordial de convenir que les négociations d’aujourd’hui ne soient pas conclusives et qu’elles se poursuivent dans les meilleurs délais avec la prise en compte des revendications portées par les différents syndicats et un nouvel arbitrage des tutelles.

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