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Emplois, salaires, service public : des raisons d'agir !

wb_66F9BEA0043D485F94ABD91CA8B0580CLe 4 avril, la CGT-RATP à appelé l’ensemble des agents de la RATP à se mobiliser au siège de la RATP pour porter leurs revendications et exiger notamment : l’arrêt des suppressions de postes, une réelle augmentation salariale, la réorientation de la stratégie de développement au travers le « Groupe RATP ».
Cette initiative à été une réussite et a rassemblée plusieurs centaines d’agents qui ont directement interpellés la direction générale qui était bien en peine de justifier sa politique…
Des réponses formelles vont nous être communiqué rapidement, sans attendre la CGT-RATP porte au débat le principe de nouvelles initiatives de mobilisation dans l’unité syndicale la plus large possible !
Une intervention à aussi été faite à cette occasion par Jacques ELIEZ, le Secrétaire général de la CGT-RATP :
 » Nous voici réunis aujourd’hui au siège de l’entreprise pour exprimer notre mécontentement au regard de la situation de l’emploi à la RATP, sur ces réorganisations successives et permanentes qui désorganisent le travail et dégradent nos conditions de travail, sur la situation salariale qui fait subir aux agents une violente perte de pouvoir d’achat et donc un abaissement de leur niveau de vie au regard de l’évolution de la valeur du point.
C’est aussi notre refus de voir la RATP adopter une stratégie de développement identique aux entreprises du secteur privé, au développement du groupe RATP et exclusivement des filiales au détriment de la face publique de la RATP qu’est notre EPIC.
Pour ce qui est de la situation de l’emploi, la situation est catastrophique. Malgré les allégations de la direction qui, partout dans les médias ces derniers jours annonce l’embauche de 2 000 personnes pour 2013, elle omet volontairement de dire ce qu’est la réalité de l’emploi à la RATP : c’est la suppression de plus de 4 000 postes depuis 2006. Pour la seule année 2012 (nous venons d’avoir les chiffres définitifs), alors qu’était budgétée la suppression de 600 postes, ce qui était insupportable, ce n’est pas moins de 705 postes qui ont été supprimés… c’est inadmissible !
Alors que le gouvernement et notamment le ministre en charge du redressement productif (très discret ces derniers temps) fait chaque jour la démonstration de son incapacité à agir avec efficacité contre les suppressions d’emplois, contre les délocalisations et les fermetures de sites… ce qui plonge la France dans une situation catastrophique au regard du nombre de chômeurs historiquement haut, il nous faut rappeler que c’est chaque jour 1 000 chômeurs de plus en France ! Et que fait la RATP dans cette passe difficile ? Elle continue, les yeux rivés sur les indicateurs économiques à poursuivre sa politique dogmatique de recherche de productivité, qu’importe la dégradation de l’emploi en France, qu’importe la dégradation de nos conditions de travail, qu’importe le fait que dans certains secteurs de l’entreprise nous ne soyons plus en capacité d’assurer pleinement nos missions de service public !
Oui, la RATP participe à son niveau à la dégradation de l’emploi en France. 705 suppressions de postes en 2012, c’est 705 personnes pour qui la porte de l’emploi à la RATP se ferme définitivement. Ici, aujourd’hui et maintenant nous réaffirmons notre revendication de la mise en œuvre d’un moratoire sur l’emploi à la RATP et l’arrêt de toutes mesures de productivités ayant un impact négatif sur l’emploi !
Maintenir 705 postes, cela représente 36 millions d’euros… retenez bien ce chiffre, nous y reviendrons !
Pour ce qui est des réorganisations, pas un secteur de l’entreprise, pas une unité, pas un agent n’a été épargné par une réorganisation de son service. Bien évidemment, la RATP, comme elle l’a toujours fait depuis sa création, doit se réorganiser régulièrement afin de s’adapter pour fournir le meilleur service public au regard des évolutions technologiques, législatives, règlementaires ou, plus simplement, pour développer de nouveaux services pour la collectivité et notamment les usagers.
Ce qui a profondément changé, notamment depuis le dernier plan d’entreprise (2008/2012) et qui a été la ligne directrice pour ne pas dire le seul objectif du nouveau plan d’entreprise (Vision 2020), c’est que désormais on ne fait plus des réorganisations pour améliorer le service public ou nos conditions de travail, mais pour le seul et unique but de dégager toujours plus de marge financière et augmenter la productivité, qu’importe nos conditions de travail.
Il n’y a aucune logique à la mise en place d’une telle politique : c’est une fuite en avant qui, inévitablement, nous mènera à la fragilisation de la RATP en tant que service public. Appelons un chat un chat : ce qui se joue c’est l’avenir de notre service public comme nous le connaissons aujourd’hui à l’heure où les tenants du libéralisme et du « tout concurrence » voient dans la RATP et les services publics, des héritages du passé auxquels il faudrait mettre un terme.
Et pourtant, qui est aujourd’hui en faillite si ce n’est le secteur privé et ce mode fou de gestion de recherche toujours plus grande de marges financières et de rentabilité pour des actionnaires jamais rassasiés ?
Vouloir adopter comme mode de gestion la recherche de marge financière n’a aucun sens, particulièrement dans notre domaine d’activité, le transport collectif de personnes, qui est une activité structurellement déficitaire et donc fortement subventionnée par de l’argent public et ce, que le service public soit assuré par une entreprise privée ou une entreprise publique comme la RATP.
Disons-le clairement à notre PDG comme à l’État qui est, faut-il le rappeler, le propriétaire de la RATP : il n’y a pas d’avenir possible pour le service public, pour la satisfaction des besoins exponentiels en terme de transports collectif pour les usagers et les collectivités territoriales dans cette recherche effrénée de rentabilité financière !
Pour ce qui est des salaires, la situation que nous subissons n’est pas qu’un « simple » mécontentement : c’est une véritable provocation à laquelle nous avons à faire face cette année.
Avec une augmentation de la valeur du point de 0,5 % au 1er juillet 2013, c’est une augmentation en masse qui équivaut à + 0,25 %… Autant dire qu’avec un niveau d’inflation estimé à 1,8 % c’est à une nouvelle perte importante du pouvoir d’achat de la valeur du point que nous allons subir. Et cette baisse fait que la valeur du pouvoir d’achat du point en 2013 est la plus basse que nous ayons jamais connue à la RATP !
Nous avons interpellé la direction le 26 février dernier lors des négociations salariales 2013. Avec d’autres syndicats, nous avons envahi cette pseudo-séance de négociation où, en réalité, il n’y avait rien à négocier. C’est de manière unitaire que nous avons écrit à la direction afin d’exiger notamment la réouverture de véritables négociations et des mesures salariales permettant une augmentation significative de la valeur du point, l’indexation de l’évolution de la valeur du point sur l’inflation constatée l’année N -1…
Ce courrier unitaire a été la seule initiative commune possible avec les autres syndicats : tous ont refusé d’engager avec nous une grande mobilisation à la RATP. Nous ne pouvons que déplorer cette situation et simplement constater qu’au-delà de posture, de tracts sulfureux ou de comportements provocateurs… certains syndicats sont bien incapables de travailler à une mobilisation de masse des salariés… auraient ils peur de gagner sur les revendications ? Comme quoi l’adage « chien qui aboie ne mord pas » trouve ici tout son sens.
Notre message aujourd’hui doit être clair en direction des agents comme des autres Organisations Syndicales de l’entreprise : la CGT-RATP est disponible à agir et intervenir afin d’imposer nos revendications ! Nous participerons à toute initiative auxquelles ils conviendront de participer. Nous devons, même si cela est difficile, dépasser ce qui nous divise, car la division syndicale c’est aussi l’affaiblissement de l’ensemble des agents. Si nous voulons imposer nos revendications, il ne suffira pas de les porter « gentiment » auprès de la direction, il nous faudra les imposer grâce à un rapport de forces, la CGT y est prête, c’est le sens de notre rassemblement et de notre mobilisation d’aujourd’hui.
Pour revenir sur la question des salaires, la CGT-RATP revendique notamment une augmentation de 3% de la valeur du point. Face à ce qu’impose la direction (+ 0,5 %), c’est 6 fois plus… Certains trouvent notre revendication utopique alors prenons le temps de regarder cela de plus près : 1 % d’augmentation de la valeur du point représente environ 17 millions d’euros, donc 3 % d’augmentation c’est 51 millions d’euros…
Vous vous souvenez ? L’arrête des suppressions de postes en 2012 (- 705) représente 36 millions d’euros, rajoutez à cela notre revendication salariale, cela représente 87 millions d’euros… énormes ? Trop important ? Non finançable ? Cela fragiliserait l’entreprise ? Sûrement pas !
La RATP vient d’annoncer des résultats record pour 2012 : un chiffre d’affaires de 4,5 milliards d’euros… un résultat net de 287 millions d’euros… si nous avions mis en place nos revendications sur l’emploi et les salaires, la RATP aurait tout de même annoncé un résultat record de plus de 200 millions d’euros, soit un taux de rentabilité de 4,4 %, c’est un des taux les plus élevés de la profession !
Oui, de l’argent il y en a pour nos emplois, pour nos conditions de travail, pour nos salaires ! C’est une question de choix, des choix qu’il nous faut imposer et notre rassemblement d’aujourd’hui y contribue.
Comme il a été dit précédemment, nous ne pouvons et nous ne devons pas oublier la responsabilité du gouvernement dans les choix qui sont opérés à la RATP. C’est pourquoi nous allons aussi nous rassembler cet après-midi, dès 13h30, devant le ministère des Transports, occasions d’interpeller le ministre sur la question de la libéralisation des transports collectifs, la situation à la RATP, mais aussi dans d’autres entreprises et aussi exiger que le gouvernement revienne, comme il s’y était engagé, sur la restriction du droit de grève.
Alors, que personne ne manque cet après-midi ! Nous comptons sur chacune d’entre vous pour braver le froid et porter au plus haut nos revendications.
Emplois, conditions de travail, salaires, avenir du service public : Oui nous avons raison d’agir ! ne rien faire c’est laisser faire et pour cela, ne comptez pas sur la CGT-RATP, portons fort et haut nos revendications, imposons d’autres choix et surtout, ne lâchons rien, car la crise, c’est eux et la solution, c’est nous ! « 

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