CREIRPs Transversales

Séance du 11.03.2015

Combattre et réduire le chômage, permettre la création d’emplois en changeant de politique économique, préserver les droits et tous les régimes sociaux, garantir et promouvoir le service public, augmenter les salaires, les retraites, les pensions et les minimas sociaux, constituent des priorités sociales, de surcroît en période de crise.
C’est dans cette ambition revendicative que la CGT-RATP porte  l’exigence d’une réorientation profonde de la politique sociale menée à la RATP. Au sein de notre entreprise publique nationale de service public, lutter contre le chômage, c’est avant tout défendre et préserver l’emploi, tant en volume qu’en qualité, c’est rompre avec la politique dogmatique de recherche de productivité qui, chaque année, supprime environ 700 postes.
Les besoins de transports en Ile de France sont exponentiels, pour y répondre, pour permettre à la puissance publique la mise en œuvre de politiques permettant un droit au transport pour tous, l’amélioration des transports du quotidien, il faut développer l’emploi, les qualifications et les compétences à la RATP. Il faut que l’entreprise s’engage bien plus fortement dans des campagnes de recrutement et que la formation professionnelle soit portée comme axe majeur de développement.
Pour la CGT, l’emploi doit être de qualité, c’est-à-dire rémunéré au juste niveau et ouvrant à un haut niveau de protection sociale. Or, ces dernières années et dans la période récente encore, les agents de la RATP voient leur niveau de protection sociale baisser et la place du régime complémentaire obligatoire augmenter alors même que notre Statut du personnel garantit pourtant un niveau de protection sociale qui n’appelle pas à ce type de dispositif.
Il en est de même des retraites où les agents de la RATP ont eu à subir de fort recul concernant leurs droits et dont ceux embauchés depuis 2009 ont même à subir la non-reconnaissance des pénibilités de leur métier et des missions de services publics via la suppression des « bonifications », rendant ainsi illusoire leur possibilité de partir dès 50 ou 55 ans par exemple.
Cette inégalité de traitement est d’autant plus insupportable que les moyens existent pour financer un dispositif similaire aux « bonifications » pour ces agents.
Cette question posera à terme celle du niveau des pensions versées, comme se pose dès aujourd’hui cette question au travers les situations que vivent les retraités de la RATP, dont grand nombre n’ont pas accès à la 13ème pension, et qui vivent de plus en plus mal leur quotidien tant l’accumulation de mesures diverses impact directement leur niveau de vie.
La cohésion sociale de notre pays passe aussi par notre capacité collective à assumer de manière pérenne un système de retraite solidaire et permettant à chacun de bien vivre sa vie après son départ de l’entreprise. Or, la situation des familles est telle que les retraités sont bien souvent ceux qui aident dans les familles et ce sont eux qui se voient geler d’année en année le plancher d’imposition ce qui entraine la suppression de nombre d’aides fragilisant d’autant leur niveau de vie.
Cette question est loin d’être anodine, elle est d’ailleurs pour nous centrale et nous assistons de plus en plus à une fragilisation de cette population à la RATP tout comme apparait une forme grandissante de sa paupérisation.
Pour ce qui est des agents actifs, la question salariale est elle aussi au cœur des enjeux de la période. La RATP fait le choix d’une individualisation de la rémunération et de l’augmentation sans précédent dans l’histoire de notre entreprise publique des primes et des éléments non pérennes de la rémunération au détriment des éléments statutaire et donc pérenne de cette dernière. C’est là un choix politique de la part de la direction qui ne laisse aucun doute quant au but rechercher : contraindre les agents à des réorganisations multiples dégradant les conditions de travail et les équilibres trouvés entre vie familiale et activité professionnelle.
Le salaire c’est un dû, c’est la contrepartie de la vente de la force du travail des agents. La politique de l’entreprise  vise à en remettre en cause le fondement et tendre, en réalité, à une sorte de rétribution qui ne prendrait plus en compte les qualifications et l’ancienneté, mais la « façon de servir », cela n’est pas supportable, tout comme ce type de politique fragilise voire remet en cause l’équilibre social dans sa globalité.
L’austérité salariale, le gel de la valeur du point ces dernières années sonnent comme une injustice sociale, particulièrement à l’heure où la RATP, d’année en année, bat des records en termes de résultat financier… Fruit du travail des agents.
Il faut faire des efforts… C’est ce que les salariés entendent dans toutes les entreprises de France et d’Europe, mais le constat est sans appel : si nous pourrions convenir qu’il est difficile d’augmenter les salaires lorsque les « cahiers de commandes » sont vides, lorsque les résultats de l’entreprise ne le permettent pas… que dire alors de ce que nous vivons à la RATP ? Non seulement le « cahier de commande » est plein, mais en plus, les résultats financiers sont exceptionnels.

Les résultats financiers de la RATP  que  nous allons aborder dans le cadre  de cette séance sont le fruit du travail des agents.

  • Par leur travail les agents ont  permis à la RATP la réalisation d’un chiffre d’affaires de 4,6 milliards d’euros !
  • Le résultat de l’entreprise (bénéfice comme on dit dans le secteur privé) était de 284 millions d’euros en 2013 et le résultat 2014  devrait avoisiner les 311 millions d’euros !
  • La RATP investit (et c’est bien) 6 milliards d’euros sur 4 ans dans les transports en Ile-de-France. Elle augmente sa Capacité d’Auto Financement (CAF) à près d’1 milliard d’euros

Et face à cela la seule réponse apportée en terme de revalorisation salariale pour tous les agents c’est un Zéro pointé !
Une véritable provocation ! Cette politique est celle qui est portée par le gouvernement et aussi par l’Europe : contraindre toujours plus ceux qui produisent les richesses et capitaliser les résultats financiers, pour la RATP en perspective de l’ouverture à la concurrence de nos réseaux, pour les entreprises privées pour augmenter la rémunération des actionnaires.
Nous combattons cette politique d’austérité qui, loin d’être une réponse à la crise, nous y enfonce toujours un peu plus.
En 2014, un nouveau record a été atteint avec 56 milliards de dividendes versés aux actionnaires. La provocation va jusqu’au versement, prochainement, d’une prime de bienvenue de 4 millions d’euros au nouveau PDG de Sanofi…
En France, la rémunération des actionnaires connaît la plus forte hausse avec 40,7 milliards  distribués, soit une augmentation de… 30,3% ! Ce qui fait de la France le pays le plus important payeur de dividendes en Europe, devant l’Allemagne et le Royaume-Uni pourtant si souvent montrés en exemple lorsqu’il s’agit de restreindre le droit du travail !
Cependant, ils ne sont toujours pas rassasiés à l’exemple de la banque HSBC qui a mis en place un système de fraude fiscale à grande échelle.
A la RATP, certes il n’y a pas d’actionnaires à gaver et c’est tant mieux ! Pour autant, les critères mis en avant par la direction pour justifier sa politique salariale (la RMPP et le taux de l’inflation) n’ont qu’un objectif : tenter de culpabiliser les salariés, de leur faire croire qu’ils seraient trop payés et les faire renoncer à toute exigence pourtant bien légitime à un juste niveau de salaire.

Et pourtant de  l’argent il y en a !

Pour preuve, à  l’heure où la recherche d’économies va bon train dans les secteurs de l’entreprise, ce n’est pas sans surprise que nous avons appris l’existence d’une course hippique dénommée «  Prix RATP (prix de Monflanquin) », course qui s’est déroulée le 22 Février dernier sur l’hippodrome de Vincennes.
Une telle opération publicitaire ou de communication nous apparaît pour le moins inopportune d’autant qu’il ne s’agit là en aucune manière d’une réunion d’ordre culturel , artistique ou participant du débat public dans lesquelles, en tant qu’acteur de la ville , la RATP peut avoir sa place.
La présence de la RATP sur un certain nombre d’initiative, tout comme les différentes campagnes menées, via des entreprises spécialisées en communication, nous laissent à penser que le budget consacré est substantiel.
Pour conclure, Face à cette provocation salariale, nous ne pouvons en rester là et la CGT-RATP propose
De mettre au débat avec les agents une « plate- forme revendicative » sur les salaires et l’emploi qui pourrait être soutenue par les syndicats représentatifs et exiger une véritable augmentation du pouvoir d’achat pour tous.

  • D’interpeller le gouvernement  qui ne peut tenir deux discours : celui d’un besoin d’augmenter les salaires pour relancer l’économie et celui de faire de l’austérité salariale dans les entreprises publiques,
  • D’interpeller la Région et le STIF sur leur responsabilité, notamment dans l’exigence d’augmentation systématique de la productivité
  • Et de s’inscrire dans les mobilisations à venir pour imposer une réorientation de la politique gouvernementale comme celle du 9 Avril prochain à l’occasion de la journée d’action interprofessionnelle.

La CGT continuera à porter l’intérêt collectif qui ne se confondra jamais avec la somme des intérêts individuels .

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