CREIRPs Transversales

Séance du 27 août 2014

wb_082EC3E67F824FA6BEC8AA9369C9E96BIl est parfois utile et nécessaire de regarder dans le rétroviseur et de se rappeler que c’est bien les grèves de 1936 qui ont abouti à la création des congés payés, que c’est bien la mobilisation et la lutte qui ont imposé ce moment tant attendu par de nombreux salariés.
Pourtant en 2014 ce sont plus de 50% de français qui n’ont pas pu partir en vacances, conséquence toujours plus dramatique des politiques d’austérité mises en place. Des politiques qui n’obtiennent aucun résultat.
Et les causes sont connues : une austérité draconienne, une dépression de la demande par la baisse des salaires et du pouvoir d’achat, des libertés et des cadeaux accrus pour la finance et le capital, offre productive saignée par la rémunération des dividendes.
A force de ne pas vouloir entendre les difficultés réelles de vie, à force de vouloir faire croire qu’il n’y a pas d’autres choix possibles, à force de ne pas répondre aux revendications exprimées par le monde du travail, c’est la désespérance, ce sont l’extrême droite et l’abstentionnisme qui s’imposent aux élections politiques.
Et la nouvelle séquence politique qui fait l’actualité de ces dernières heures n’est pas pour rassurer l’ensemble des salariés Cette situation confère donc au syndicalisme une large responsabilité en offrant aux salariés d’autres perspectives.
A la RATP l’actualité politique a été marquée par la nomination du PDG par le Conseil d’administration de la RATP le 23 Juillet dernier, sur proposition du Président de la République et du Parlement. Le mandat à venir s’inscrit comme le précédent d’ailleurs, dans un contexte marqué par des évolutions majeures tant européennes que nationales, notamment avec la perspective, à travers le projet du Grand Paris Express, d’un nouvel et salutaire essor du réseau de transports publics francilien et la renégociation du contrat STIF : autant de facteurs appelant à une vision stratégique pour la RATP et le service public.
C’est dans ce cadre que nous considérons , à la CGT que la gouvernance d’une entreprise publique comme la nôtre doit aussi s’appuyer sur l’expertise des salariés qui, au sein du Conseil d’administration , ont un rôle particulier conjuguant connaissance de l’entreprise et de ses métiers et attachement aux valeurs du service public.
Pour notre part, nous portons une vision politique qui conforte et pérennise le caractère public, national et intégré de la RATP et d’un statut du personnel de haut niveau.
Les évolutions récentes du secteur des transports nous confortent dans cette conviction. La décision de Véolia, numéro un mondial du secteur, de se retirer par manque de rentabilité , illustre l’échec des dogmes libéraux qui ne jurent que par la privatisation et le tout-concurrence.
A l’opposé, pensons au rôle majeur joué par la RATP dans l’émergence du projet Grand Paris Express, à l’intervention décisive qui a été la sienne dans plusieurs dossiers industriels récents ou pour construire un nouvel avenir à l’ingénierie française du transport avec SYSTRA, ou encore pour relayer l’objectif gouvernemental sur les emplois d’avenir : c’est bien son statut public qui a rendu tout cela possible !
Aujourd’hui, l’Etat, la région, les collectivités territoriales, soit directement, soit au travers de l’autorité organisatrice, doivent se servir de la RATP pour ce qu’elle doit être : le « bras armé » des politiques publiques en termes de mobilité et d’aménagement du territoire, prioritairement en Ile-de-France, mais aussi en matière de relance économique, de création d’emplois et de reconquête industrielle.
Ces objectifs impliquent bien évidemment une réorientation de la politique d’entreprise telle que définie dans l’actuelle lettre de mission datée de fin 2012. Si l’emploi est une priorité nationale, si l’amélioration des transports au quotidien est une préoccupation centrale, on ne peut pas accepter que la RATP continue à supprimer des postes de travail comme elle l’a fait ces dernières années, avec une perte nette de 1500 emplois depuis 2009 malgré une croissance significative de l’offre.
La contradiction entre l’image présentée à l’opinion publique et la réalité sociale où chaque emploi compte pour mener à bien nos missions de Service Public, est bien réelle.
Aujourd’hui dans certains secteurs de l’entreprise nous ne sommes plus en capacité d’assumer l’ensemble de nos missions et ceci quelques soit la période de l’année, à l’image du département SEM ou l’on fait appel à des entreprises de service pour pallier au manque récurent d’effectif et assurer une des missions des agents de gares et stations qu’est la canalisation ou l’information en situation dégradées.
Ou, comme au département BUS où les machinistes-Receveurs sont dans l’action depuis plusieurs semaines contre le recours à des conducteurs intérimaires à travers un contrat signé avec la société ADECCO. Nous dénonçons cette décision qui fait suite à des attaques récurrentes ces dernières années contre les conditions de travail des personnels de conduite et s’inscrit dans une logique de déréglementation sociale.
Ce recours à l’intérim est une première sur des métiers de sécurité à la RATP. Il vise à compenser le manque d’effectifs pour assurer le service public. Or, ce déficit d’emplois est le résultat d’une politique d’économies délibérée qui prive aujourd’hui la RATP des moyens de remplir sa mission. Faire toujours plus avec moins : telle est l’équation impossible à laquelle est soumise notre entreprise publique.
C’est pour cela que nous réaffirmons une nouvelle fois notre volonté à voir se décliner une nouvelle lettre de mission de l’Etat au PDG.
Rien ne se fera sans les agents et leur mobilisation.
Celle-ci passe par la promotion des valeurs du service public et par une politique sociale de haut niveau, tant en termes d’emploi, de rémunération, de formation professionnelle, de conditions de travail que de protection sociale. Alors que vont s’engager les discussions avec le STIF, il essentiel de réaffirmer qu’on ne pourra pas répondre à l’amélioration, tant attendue par les usagers et les élus, du niveau et de la qualité du service offert sans remettre en cause la logique de productivité destructrice d’emplois qui est au cœur du contrat actuel.
Je voudrais conclure cette déclaration par la situation internationale et les conflits qui marquent la période. Il en est de la guerre classique comme de la guerre économique. Ce sont toujours les peuples qui subissent la volonté de minorités au pouvoir, soucieuses de leurs propres intérêts et soi-disant détentrices de la vérité, avant que d’être finalement balayées par la colère populaire et le souffle irrésistible de l’Histoire.
A Gaza comme à Donetsk et du Mali à l’Irak, partout les populations innocentes sont prises en otages par l’intransigeance et l’aveuglement de puissances, de gouvernements ou de groupes armés, qui leur refusent le droit de vivre en paix dans la liberté et la justice, au nom d’une pensée unique s’opposant à la diversité et donc à la richesse de l’esprit humain.
Ainsi les terroristes ne sont pas toujours ceux qu’on nous dépeint comme tels, parce qu’ils s’opposent justement au terrorisme d’Etat ou à la dictature pratiqués par d’autres, comme d’ailleurs furent si injustement considérés nos Camarades et collègues, fusillés dans les fossés de Vincennes, le 22 août 1944, à la veille de la libération de Paris.
Et en cette année du 70ème anniversaire de la Libération de Paris, il nous semblait important de rendre un hommage appuyé au Commandant Louis Bouchet et à ses 6 compagnons, André Ancelin, Ulysse Benne, Robert Ferrer, Emile Goeury, Marcel Lavigne-Burou et Arthur Speeckaert, tous salariés de la CMP (ancêtre de la RATP), tous résistants membres des milices patriotiques du métro, et tous torturés et fusillés à ce titre le 22 août 1944 dans les fossés du Fort de Vincennes.
Dans le combat qu’ils ont mené, l’objectif d’une France libre n’est pas séparable de celui d’une société plus juste. N’est-ce pas là d’ailleurs le sens du programme élaboré par le Conseil National de la Résistance ?
Voilà Monsieur le Président, la boucle est bouclée !
picto-pdf DECLARATION CGT RATP AU CRE

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