L’ESCLAVAGISME SÉVIT-IL DANS LES COULOIRS DU MÉTRO ?
C’est la question que l’on peut très légitimement se poser lorsque des salariés chargés de la rénovation du métro ne sont pas payés depuis 2 à 6 mois par leur entreprise, une société sous-traitante de la RATP !
L’affaire est « simple » : la RATP fait réaliser une partie de ses activités de rénovation du métro par la société SOGEA TPI (groupe VINCI), cette dernière sous-traite à la société FH SERVICE… en bout de chaîne, se sont plus de 40 salariés qui ne sont pas payés…
La faute à qui ?
Pour la RATP, les factures sont payées, pour elle sa responsabilité n’est pas engagée… Pour VINCI (2 milliards d’€ de résultats annuels), c’est de la responsabilité de l’entreprise sous-traitante… Pour SOGEA TPI, circulez, y’a rien à voir ! Quant à FH SERVICE, sa direction enfonce le clou en proposant un accord pour une baisse des salaires en retard et, en cas de refus, de faire venir d’autres salariés…
Pour la CGT-RATP, la responsabilité de la RATP est engagée !
Le donneur d’ordre, particulièrement lorsqu’il s’agit d’une entreprise publique nationale, se doit, d’un point de vue éthique, déontologique et économique, d’agir au niveau des appels d’offres passés afin que les clauses sociales et éthiques soient respectées… principalement le paiement des salaires !
Dès connaissance de cette situation, la CGT-RATP est intervenue auprès de la direction de la RATP afin qu’elle fasse pression sur son sous-traitant et si besoin, agisse auprès des juridictions compétentes afin de faire respecter le droit des salariés non rémunérés et l’atteinte à l’image de l’entreprise.
La sous-traitance en cascade des activités est un scandale, c’est la course sans fin à la rentabilité financière, c’est la recherche du moindre coût et à la fin, se sont TOUJOURS les salariés qui trinquent !
Une telle situation met aussi en avant la réalité de ces salariés au statut social précaire, condamnés à accepter l’inacceptable par des patrons voyous !
Une fois de plus, la démonstration est faite qu’il faut des moyens supplémentaires pour les inspections du travail afin de pouvoir réellement effectuer les missions de contrôle nécessaires.
La CGT-RATP exige :
- Le paiement des salaires dus plus un dédommagement au regard des préjudices subis,
- La régularisation administrative de tout travail dissimulé,
- L’embauche des salariés par le groupe VINCI,
- L’intervention de la RATP auprès de son sous-traitant, voire un dépôt de plainte,
- Un renforcement des exigences sociales dans les appels d’offres à venir et un renforcement des contrôles a posteriori…