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Commémoration Charonne : Hommage de la CGT-RATP pour la mémoire et pour l'avenir !

wb_6D2FC468D184430BB71326A4B35A0FB1Intervention de Jacques Eliez – Secrétaire général de la CGT-RATP : « Merci à chacun (e) d’entre vous d’avoir répondu présent à cette commémoration, merci aux différentes associations, partis politiques, aux membres des familles, à la Mairie de Paris, à la Direction de la RATP, aux militants de la CGT d’être présents à cette initiative de mémoire.
Cette année, la 52ème Commémoration de Charonne s’inscrit dans un contexte politique particulier. En effet, les thèses racistes, xénophobes et antisémites resurgissent dans la rue et rappellent les heures sombres de notre histoire.Ironie de notre époque, c’est aussi dans certains médias que cette expression est relayée comme, plus largement, sur les réseaux sociaux qui, loin de rassembler les gens, divisent et propagent cette haine nauséabonde.
Cela va jusque dans certains spectacles où, portée par de soi-disant « humoristes » qui ne font rire que les ignorants, vise, en réalité, à manipuler les masses et à réécrire l’histoire, tentant de banaliser les thèses fascistes.
Oui, la bête n’est pas morte ! La parole fasciste s’exprime et, comme en 1962, comme lors du combat de nos camarades tombés ici même, il nous faut à notre tour intervenir et agir, chacun dans nos responsabilités et avant tout en tant que citoyen pour porter et défendre les valeurs de la république, la liberté, l’égalité et la fraternité.Notre 52ème commémoration revêt aussi un caractère particulier, car, comme nous l’annoncions l’année dernière, il a été obtenu, grâce à l’action conjuguée de la CGT, du Comité « Vérité et Justice Charonne », des élus de gauche de la mairie de Paris, du Parti Communiste Français et de la direction de la RATP, l’adjonction « Place du 8 février 1962 » au nom de la station Charonne.
Après les différentes interventions, nous procèderons à l’inauguration de cette initiative par le dévoilement de la plaque.
C’est là une initiative qui vise à permettre à faire vivre notre mémoire collective, à placer en perspective la réalité d’aujourd’hui permettant de construire l’avenir en ayant toujours en tête combien l’engagement pour des valeurs humanistes peut amener au déferlement de la haine et au massacre d’innocents.
Le 8 février 1962, des dizaines de milliers de personnes étaient venues clamer leur foi dans les valeurs de la démocratie, leur exigence de voir s’instaurer rapidement la paix.52 ans après, le message de Charonne a conservé toute son actualité.
Il y a 52 ans, jour pour jour, 9 camarades de la CGT dont 8 étaient aussi membres du PCF, ont perdu la vie, des centaines d’autres manifestants ont été gravement blessés par la violence policière alors qu’ils défendaient la paix, la justice, la démocratie.
Ce 8 février 1962, plusieurs dizaines de milliers de salariés, d’étudiants, de citoyens manifestaient contre l’OAS, cette organisation d’extrême droite qui avait su capter l’angoisse ou la rancœur d’une partie de la population d’Algérie, de nationalité française et qui pratiquait une politique de « terre brûlée » et d’assassinats ciblés qu’elle avait décidé d’étendre à la métropole de l’époque.
Ce 8 février 1962, l’appel à la manifestation émanait, pour la CGT, de l’Union Départementale, appel qui valait pour notre Confédération.De nombreuses autres organisations syndicales, mouvement de jeunesse et partis politiques ont aussi appelé à cette initiative, d’autres s’y sont associés. Tous proclamaient leur volonté à faire échec au fascisme et à instaurer la paix en Algérie.
Cette manifestation intervenait en réaction après une série d’attentats perpétrés la veille, l’un d’eux destiné à frapper André Malraux, Ministre de la culture, s’était traduit par de graves blessures infligées à Delphine Renard, qui la rendront aveugle définitivement.
Ce 8 février 1962, la police a réprimé avec une violence inouïe la manifestation alors même que les allocutions ont eu lieu et que les cortèges commencent à se disloquer, elle charge sans sommation les manifestants.
Des centaines de blessés, 9 manifestants ne se relèveront jamais… Ils trouveront la mort dans l’escalier de cette station de métro Charonne où sont venus s’entasser de nombreux manifestants qui cherchent vainement à fuir ou à se protéger et sur lesquels les policiers n’hésitent pas à projeter des grilles de fonte.
Ce 8 février 1962 a aussi éclairé d’une façon tragique le rôle déterminant joué dans ces événements par le Préfet de police de Paris, Maurice Papon.
Le mardi 13 février 1962, les obsèques des victimes au cimetière du Père-Lachaise on provoquée l’une des plus importantes manifestations de la seconde moitié du siècle, avec plusieurs centaines de milliers de personnes, peut-être un million, se rassemblant dans le cortège funèbre.
Un mois après ce drame, le 19 mars 1962, l’accord de cessez-le-feu était signé à Evian et le 1er juillet 1962, l’Algérie retrouvait son indépendance.
Charonne est devenu le symbole de l’honneur de ceux qui sont morts et de ceux qui vivent animés par l’espoir de la démocratie, de la tolérance et de la paix.
– Daniel Fery
– Anne-Claude Godeau
– Jean-Pierre Bernard
– Fanny Dewerpe
– Susanne Martorell
– Maurice Pochard
– Edouard Lemarchand
– Raymonde Wiltgens
– Hyppolite Pina

« À vous, les martyrs de Charonne, dont les assassins lâches et serviles ont commis un crime d’État et qui pourtant ne seront jamais jugés.

Seule l’histoire vivante les a déjà jugés, nous en témoignons aujourd’hui et pour demain. »

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