01.02.2017 séance du CRE
Pas plus tard qu’hier, la CGT et FO ont saisi l’OIT. En effet, la loi Travail comporte de nombreuses dispositions contraires aux textes fondamentaux et aux textes internationaux auxquels la France est liée. Cette loi porte atteinte à la liberté syndicale et au droit à une négociation collective libre et progressiste. C’est pourquoi, une plainte commune de FO et la CGT est déposée auprès de l’Organisation internationale du travail, l’agence des Nations Unies pour le monde du travail.
Jamais nous ne nous résoudrons à la remise en cause des dispositions du Code du Travail protégeant les travailleurs. Au contraire, nous résisterons aux côtés des salariés en mobilisant tous les outils à notre disposition : en maintenant le rapport de forces dans les négociations afin d’empêcher la régression des droits des salariés et en actionnant tous les recours juridiques pertinents.
Ignorant l’opinion publique, sans débat parlementaire, sans respect pour les organisations syndicales, à coups de 49-3, la loi Travail a été adoptée, puis promulguée au Journal Officiel le 8 août 2016. Complétée par environ 130 décrets d’application, elle est désormais applicable et certains employeurs s’emparent déjà de ce texte pour remettre en cause les droits conquis de nombreux salariés.
Au printemps dernier la direction avait déployé des communications dans différents départements pour que les agents ne s’y opposent pas malgré leurs intérêts qui étaient remis en cause. Nous sommes donc très vigilants quant à son application à la RATP.
Aujourd’hui les organisations syndicales CGT, FSU, Solidaires, UNEF, UNL et FIDL ont décidé de poursuivre la lutte contre cette loi, à partir de propositions revendicatives communes autour des questions :
• de la négociation collective et de la démocratie sociale,
• de la rémunération et de la reconnaissance du travail,
• de la réduction du temps de travail,
• de l’emploi et de la qualité de l’emploi,
• des problématiques de la jeunesse.
Ces questions sociales constituent une préoccupation majeure pour les jeunes, les privés d’emploi, les salariés, du privé comme du public, et plus largement des citoyens. Elles doivent être au cœur du débat démocratique qui s’ouvre avec les élections politiques à venir en 2017.
C’est le devenir même du pays : ou la France accepte de subir la loi des marchés et se soumet et nous vivrons une régression sociale et démocratique sans précédent, ou elle reprend la main et affronte la finance et nous pourrons sortir de la crise en ouvrant une nouvelle ère de progrès.
Pour la CGT, le problème central, c’est le coût du capital avec, notamment, les dividendes et les intérêts servis aux actionnaires : 42 milliards d’euros de profits au 1er septembre 2016. Mais + 0,93% pour le Smic contre plus 20% pour les dirigeants des entreprises ! On accentue ainsi les inégalités sociales et ça ne pourra pas durer!
A ce propos, nous sommes entrés dans la séquence des NAO 2017. Les agents sont en attente de mesures significatives. Cette formule n’est pas de nous mais de la direction générale qui l’a utilisée à plusieurs reprises au cours de l’année 2016.
Pour la CGT-RATP, le terme significatif pourrait s’entendre par :
- + 3% de la valeur du Point.
- Des mesures sur les bas salaires à hauteur de + 10 points mensuels,
- De rétablir la pente d’échelons à 2% au lieu de 1,666%,
- La prise en charge à 99,9% de la cotisation par la RATP (la loi interdit la gratuité)
- Le paiement du 1% assurance chômage (ex solidarité) par la RATP.
Car s’il fallait mettre en avant un argument pour nos salaires : la RATP a fait 1 milliard de résultats nets ces trois dernières années, 1 milliard de bénéfice alors que dans la même période la valeur du point a été gelé… 0%. Cette injustice n’a que trop duré !
Autre injustice d’une autre nature, vous l’avez probablement lu dans les journaux, à côté de nous, à la RATP, dans les couloirs du métro, plus de 40 salariés d’une entreprise sous-traitante, filiale du groupe VINCI n’ont pas été payés depuis 2 à 6 mois ! La semaine dernière ils étaient en grève à plus de 90%. La CGT-RATP les a accompagné dans leur lutte en interpellant directement les directions de départements et au plus haut niveau de l’entreprise. La RATP, comme donneuse d’ordre a une responsabilité sur le comportement de ses sous-traitants et elle doit prendre ses responsabilités lorsqu’elle a à faire à des patrons voyous comme c’est le cas dans ce dossier.
Le donneur d’ordre, particulièrement lorsqu’il s’agit d’une entreprise publique nationale, se doit, d’un point de vue éthique, déontologique et économique, d’agir au niveau des appels d’offres passés afin que les clauses sociales et éthiques soient respectées… principalement le paiement des salaires !
La sous-traitance en cascade des activités est un scandale, c’est la course sans fin à la rentabilité financière, c’est la recherche du moindre coût et à la fin, se sont TOUJOURS les salariés qui trinquent !
Et parce que nous ne devons rien oublier pour ne pas reproduire les erreurs du passé. Mesdames, messieurs vous êtes conviés à rendre hommage aux victimes de Charonne le 8 février prochain, 11h30 à l’entrée de la station, à l’occasion du 55éme triste anniversaire du massacre commis au métro Charonne. En effet le 8 février 1962, une manifestation pour la paix en Algérie et contre les crimes de l’OAS, se termine par un massacre commis par les unités spéciales de la police sous l’autorité du préfet Maurice Papon, faisant neuf morts et des centaines de blessé-e-s.
Dans cette période où l’insécurité sociale amène à se tourner vers les extrêmes et le replie sur soi, la CGT réaffirme son engagement pour la paix dans le monde, demande que les États, dans le cadre de l’ONU, travaillent pour l’obtenir, pour créer les conditions de coopération entre les peuples plutôt que de les mettre en concurrence, source de conflits permanents.
La CGT exige également que l’état d’urgence soit levé dans notre pays.
Seuls le respect et la pratique de la démocratie peuvent nous servir de bouclier face à la barbarie.