CREIRPs Transversales

19.10.2016 Déclaration CGT-RATP

Logo CREEncore et toujours en cette période, l’actualité sociale est riche, voir très riche malgré la volonté de certains prétendants à la responsabilité suprême qui voudraient la mettre sous le tapis en utilisant des diversions nauséabondes qui rappellent les périodes les plus sombres de notre histoire.
Ceux que l’on accuse de tous les maux à longueur de médias et de meeting ne sont assurément pas responsables de la désindustrialisation de la France, du renoncement de nos dirigeants à incarner un état stratège en matière de politique industrielle.
L’actualité des salariés d’Alstom à Belfort a remis sur le devant de la scène la question et les enjeux de la politique industrielle (ou de l’absence de politique industrielle) en France.
La CGT ne se résigne pas à la désindustrialisation que connait notre pays, vecteur de fermetures d’entreprises, de licenciements, de chômage. Depuis de nombreuses années, la CGT exige du Gouvernement l’impulsion et l’organisation de politiques industrielles qui articulent harmonieusement recherche, innovation, investissement, production, recyclage. Cette vision de la CGT appelle le développement et la création de filières industrielles répondant aux besoins d’aujourd’hui et de demain. D’ailleurs notre outils industriel à la RATP est aussi maltraité et ses mainteneurs avec. Oui la digitalisation est un sujet du 21ème siècle mais la téléportation via son smartphone ce n’est pas encore pour demain. Alors, aillons un projet ambitions pour valoriser notre savoir-faire et nos agents, relançons les coopérations plutôt que de ce vautrer dans la concurrence. Sur ce sujet la CGT RATP a des propositions à faire.
La CGT-RATP avait d’ailleurs vu en 2011 d’un bon œil le partenariat de la RATP avec Alsthom en créant METROLAB, une filiale d’ingénierie commune en charge d’inventer « le métro du futur »…
La question de l’avenir d’Alstom, c’est donc bien le problème de l’industrie française en général, à savoir les coûts exorbitants du capital, qui, là comme ailleurs, est financés par la dévalorisation du travail.
Rappelons qu’à travers ses principaux clients la SNCF et la RATP, la commande publique représente plus de la moitié du chiffre d’affaires d’Alstom, la question de sa nationalisation peut donc se poser.
Ces grands clients du groupe pourraient ainsi souscrire à un fonds public en charge de porter cette participation de l’Etat. C’est notamment le cas de la RATP dont Alstom constitue le plus gros poste d’investissement depuis des décennies, avec des marchés de plusieurs milliards d’€. Elle lui fournit notamment l’essentiel de ses métros et RER.
Un tel choix permettrait donc de sauvegarder l’ensemble des activités d’Alstom, y compris sur le site de Belfort. Il renforcerait l’industrie française dans le cadre de la constitution d’un grand pôle industriel. Telle est l’option que défend la CGT-RATP car les « solutions » proposées par le gouvernement restent insuffisantes et pourraient, pour certaines d’entre elles, fragiliser le caractère « intégré » des entreprises publiques que sont la RATP et la SNCF si Alsthom venait à chercher des parts de marché dans la maintenance des trains.
L’actualité, c’est aussi ceux, comme les salariés d’Alsthom, qui défendent leurs outils de travail mais qui sont envoyés devant la justice dont leur seul crime est d’avoir dit non à un patronat sans état d’âme qui a fait d’eux une variable d’ajustement pour toujours plus de dividendes dans la poche des actionnaires.
Aujourd’hui et demain, la CGT organise d’ailleurs un grand rassemblement de soutien aux salariés ex-Goodyear d’Amiens qui font l’objet d’une condamnation en première instance et qui comparaissent  devant la cours d’appel pour exiger une relaxe, ils ont été condamnés à 24 mois de prison dont 9 fermes.
Pour la première fois depuis un demi-siècle un gouvernement a demandé que soit requises des peines de prison ferme contre des syndicalistes pour avoir participé avec les salariés à des actions en vue d’empêcher la fermeture de leur usine.
Aucun des ex-Goodyear n’est un voyou, un criminel, un bandit, aucun d’eux n’a détourné des fortunes, … Oui nous sommes dans un pays de droits mais quand la justice se range dans le camp des puissants, alors c’est la démocratie qui est ébranlée.
Aujourd’hui nous ne sommes pas physiquement à Amiens près d’eux mais qu’ils soient assurés de tout notre soutien.  La CGT-RATP a envoyé une large délégation parmi ses militants pour leur transmettre ce message de soutien.
Décidément, les revanchards d’un jour sont revanchards toujours. Une nouvelle attaque est programmée contre les salariés et leur pouvoir d’achat.
La mobilisation sociale contre la loi « El Komri » a contraint le gouvernement, désavoué dans l’opinion et qui n’avait pas de majorité parlementaire, à passer en force en utilisant le 49-3.
En faisant cela il n’a pas pu intégrer l’amendement n° 2186 du député PS de l’Ariège Alain Faure qui proposait de s’attaquer aux activités sociales des CE en les fiscalisant.
Le gouvernement s’entête avec cet amendement, aujourd’hui porté par 3 ministres : Sapin (Economie et Finances), El Khomri (Travail) et Touraine (Santé et Social). Ce qu’il n’a pu intégrer dans la loi « travail », il tente de le réintroduire au travers de la loi de finances en cours de discussion. Il veut assujettir à cotisations sociales les aides aux vacances, les activités sportives et culturelles distribuées par les CE. Au-delà d’un seuil, les sommes seraient soumises à l’impôt sur le revenu !
Les CE ont 70 ans. Ce gouvernement a décidément une drôle de façon de fêter les anniversaires.
Une nouvelle fois, faire payer par les salariés et les comités d’entreprise le redressement du budget de l’état et de la sécurité sociale est intolérable au regard des cadeaux faits aux entreprises en terme d’exonérations de cotisations sociales, de CICE  dont l’efficacité est plus que douteuse.
Si ce texte voit le jour, ce serait une véritable atteinte au fonctionnement des CE, le notre ne sera bien entendu pas épargné, en taxant les activités qui créent et développent le lien social dans l’entreprise, mais également à l’ensemble des associations sportives, culturelles ou du Tourisme Social…
La CGT leur a d’ores et déjà fait savoir que nous ne les laisserons pas faire ! Nous interpellons en ce moment les députés et les ministères pour exiger le retrait des dispositions qui visent à taxer les prestations servies par les Comités d’entreprises.
Pour terminer cette déclaration, nous ne pouvons passer sous silence le mépris de la direction de SEM/CML qui a sorti vendredi dernier une note flash en réaction à un droit d’opposition sur le protocole MDT.
Elle l’introduit ainsi : « Malheureusement, les syndicats CGT, SAT et SUD se sont associés pour exercer leur droit d’opposition et empêcher sa mise en œuvre. Cette décision prive les agents de nouvelles possibilités très attendues notamment par les agents de nuit et va clairement à l’encontre de leurs intérêts professionnel et personnel. Elle prive aussi les agents CSA d’un volet social adapté aux enjeux de la négociation. »
Belle démonstration de démagogie, on sent que chaque mot est choisi. Mettre dans la même phrase CGT, SAT, SUD et « associés », c’est osé. Comme si nous étions des malfaiteurs qui avions commis un délit tel des malfaiteurs.
La direction de SEM/CML oublie, probablement volontairement, dans sa note de rappeler aux agents concernés que du fait du droit d’opposition, les assistances fermetures des stations à deux agents sont maintenues grâce à ce recours.
A la CGT nous considérons que la sécurité des agents ne se négocie pas et, par conséquent, on ne transige pas avec cette question. Nous n’avons pas cessé de le dire lors de la négociation. Nous n’avons pas été entendues, la CGT a utilisé tous les recours du droit du travail dont elle dispose pour se faire entendre.
Une nouvelle fois, la direction de SEM s’est illustrée par son dédain à l’égard, entre autre, de notre organisation, première aux élections dans ce périmètre. Au travers de cette communication, véritable instrument de propagande anti syndicale ciblé, vous êtes bien loin du principe de neutralité qui vous oblige.
Dans ces conditions réelles, le dialogue social montre toutes ses limites.  La démocratie sociale reprend alors sa place et c’est les agents qui en ont décidé ainsi. Les signataires de ce droit d’opposition représentent près de 52% des salariés. Peut-être que la direction regrette en ce moment de ne pas disposer du 49-3, une disposition autoritaire, à la mode dans la période.
Paris le 19/10/2016

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