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Alstom : la RATP doit s'engager !

wb_6C3CFF1DBEB64BEFBD9947CF217EB5DFL’avenir d’Alstom, pilier de l’industrie française de l’énergie et du transport, est aujourd’hui menacé par deux scénarii aussi insatisfaisants l’un que l’autre :
⇨ D’un côté, l’actionnaire Bouygues veut se désengager en vendant ses parts à l’américain General Electric, dans le but de réaliser une plus-value substantielle ;
⇨ De l’autre, le gouvernement réplique en défendant une solution allemande avec Siemens. C’est cette solution que, sous l’impulsion du Ministre de l’Economie, les directions de la RATP et de la SNCF viennent de soutenir dans un communiqué commun…
Ces deux solutions s’apparentent à une véritable « vente à la découpe » de ce qui est un des fleurons de notre économie. Toutes deux portent en germe des suppressions massives d’emplois et des pertes considérables de compétences.
Aucune ne permettrait de répondre au besoin de conserver la maîtrise par notre pays de secteurs industriels stratégiques.La CGT-RATP refuse cette fausse alternative où il faudrait choisir entre la peste et le choléra, nous refusons le démentiellement de notre industrie au profit de groupes étrangers.
Les difficultés d’Alstom ne sont que la conséquence d’une stratégie où les objectifs financiers ont pris le pas sur les enjeux industriels : une croissance externe à tout prix et une politique généreuse de versement de dividendes aux actionnaires (1,3 milliard d’€ ces cinq dernières années !).
Ces choix ont un prix : celui de l’affaiblissement du potentiel industriel et humain du groupe en France, avec des conséquences importantes sur les savoir-faire, les investissements, les projets, engendrant des pénalités pour cause de non-qualité et de retard (345 millions d’€ par an). La question de l’avenir d’Alstom, c’est le problème de l’industrie française en général, à savoir les coûts exorbitants du capital, qui, là comme ailleurs, est financés par la dévalorisation du travail

Il existe une solution garantissant l’indépendance industrielle de la France : l’entrée majoritaire de l’Etat français dans le capital d’Alstom.

Rappelons qu’à travers ses principaux clients que sont EDF, la SNCF, la RATP ou AREVA, la commande publique représente plus de la moitié du chiffre d’affaires d’Alstom, la question de sa nationalisation est donc posée.
Ces grands clients du groupe pourraient ainsi souscrire à un fonds public en charge de porter cette participation de l’Etat. C’est notamment le cas de la RATP dont Alstom constitue le plus gros poste d’investissement depuis des décennies, avec des marchés de plusieurs milliards d’€ :
⇨ Elle lui fournit notamment l’essentiel de ses métros et RER (comme le matériel roulant à deux niveaux de la ligne A pour 2,3 Mrds d’€) ;
⇨ Les deux entreprises se sont également associées avec la Caisse des dépôts pour sauver Translohr en Alsace avec son tramway sur pneu (qui équipe Clermont-Ferrand, les lignes T5 et T6 en Région parisienne, Padoue et Shanghai) ;
⇨ Alstom et RATP ont créé en 2011 une filiale d’ingénierie commune « Metrolab », en charge d’inventer « le métro du futur »…

Un tel choix permettrait donc de sauvegarder l’ensemble des activités d’Alstom. Il renforcerait l’industrie française dans le cadre de la constitution d’un grand pôle public de l’énergie et des transports. Telle est l’option que défend la CGT-RATP.

Il appartient maintenant aux pouvoirs publics de prendre leurs responsabilités et de mettre leurs actes en accord avec leurs intentions proclamées.
Paris, le 14 mai 2014

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