CAIRPs Transversales

02.02.2018 Déclaration des administrateurs CGT

Si nous avons à examiner le plan de formation prévisionnel 2018, c’est parce que le Comité Régie d’Entreprise n’a pas émis d’avis positif sur celui-ci.

Trop souvent, la formation est considérée comme un coût, alors qu’elle devrait être vue d’abord comme un investissement pour répondre aux besoins de l’entreprise.

Comme toujours, lorsqu’on les regarde de manière globale, les chiffres impressionnent : presque 2 millions d’heures de formation, 124,7 M€ et 6,75% de la masse salariale. Mais ces volumes sont  conditionnés aussi par la taille de l’entreprise. Pour resituer les choses, certaines comme EDF ont consacré plus de 10% de leur masse salariale pour répondre à leurs besoins.  Or, il y a malheureusement une constante à la RATP, c’est que quel que soit le contexte de l’entreprise, départs, sorties, évolutions techniques, technologiques et organisationnelles, l’effort de formation reste limité par un plafond de verre de 7% de la masse salariale, le pourcentage étant même en légère baisse ces dernières années.

Mais quelle est la réalité de l’investissement pour le plan 2018 ? Si l’on retire les formations qualifiantes liées à l’embauche (30% du plan) et qui sont liées aux spécificités de la RATP, le pourcentage de formation est se rapproche du niveau constaté dans les entreprises de transports affilées à l’UTP et opérant dans les agglomérations de + de 250000 habitants, soit 4,2% (2016). Nous sommes en effet à la RATP à 4,73%, alors que celle-ci assure des fonctions comme l’ingénierie qu’on ne retrouve pas dans d’autres réseaux et qui nécessitent un effort permanent et conséquent de formation.

En fait, on assiste depuis plusieurs années à une volonté d’économiser sur les dépenses de formation dans l’entreprise, ce qui pose plusieurs problèmes :

  • Ainsi, les durées des formations notamment initiales sur le cœur de métier, la conduite en particulier, ont été systématiquement réduites. Certes, une partie de cette baisse s’explique par l’introduction de nouveaux outils tel le simulateur de formation à la conduite au métro. Mais les outils du numérique ne remplaceront jamais une formation en présentiel, ni une mise en situation réelle de l’agent par des mises en double qui ont été également fortement réduites. Il nous manque ici un retour d’expérience sur les impacts de ces nouvelles organisations sur la qualité de service et la sécurité ferroviaire, tant en termes d’évaluation à froid relative à chaque agent formé qu’en termes statistiques plus globaux.
  • On peut aussi s’interroger sur le niveau de prise en compte des mutations notamment le digital et les évolutions technologiques, alors que l’on constate par exemple une baisse de la formation dans les secteurs de la maintenance et qu’il nous faut relever le défi de la transition énergétique.
  • On peut également citer la baisse de l’effort de formation dans d’autres secteurs comme à l’ingénierie où elle est particulièrement notable (- 5,5%).

C’est pourtant sur ses savoir-faire et la transmission de ceux-ci que la RATP peut prétendre à l’excellence et se maintenir comme l’un des meilleurs opérateurs dans le monde. Répondre aux besoins des salariés et les accompagner pour maintenir leur capacité à occuper un emploi et aux évolutions  pour  faire que la RATP reste reconnue comme un leader est donc plus que jamais une nécessité.

Pour conclure, le plan ne nous semble pas adapté aux exigences de l’entreprise pour relever les défis de demain dans un monde et une économie qui changent. C’est pourquoi nous voterons contre le plan de formation 2018.

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