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04.05.2015 Déclaration des administrateurs salariés soutenus par la CGT, l’UNSA, SUD et FO à l’occasion du vote pour désigner le PDG de la RATP

Logo CALe Conseil d’administration de la RATP est réuni ce jour en séance extraordinaire pour valider une proposition de nomination de PDG en succession de Pierre MONGIN, proposition qui sera ensuite soumise au Parlement et au gouvernement.
Le mandat en cours s’inscrit dans un contexte marqué par des évolutions majeures tant européennes que nationales, notamment avec la perspective, à travers le projet du Grand Paris Express, d’un nouvel et salutaire essor du réseau de transports publics francilien et la renégociation du contrat STIF : autant de facteurs appelant à une vision stratégique pour la RATP et le service public.
C’est dans ce cadre que nous considérons que la gouvernance d’une entreprise publique comme la nôtre doit s’appuyer sur l’expertise des salariés qui, au sein du CA, ont un rôle particulier conjuguant connaissance de l’entreprise et de ses métiers et attachement aux valeurs du service public. Pour notre part, nous portons une vision politique qui conforte et pérennise le caractère public, national, intégré et multimodal de la RATP et d’un statut du personnel de haut niveau.
Compte tenu que cela fait seulement 10 mois que la nouvelle mandature a débuté les administrateurs salariés soutenus par la CGT, l’UNSA, SUD et FO tiennent à rappeler brièvement les points forts des positions qu’ils défendent :
La RATP doit jouer son rôle de « bras armé » d’une politique publique renouvelée. Un changement de cap est indispensable car la politique actuelle de baisse de la rémunération du travail et de réduction des dépenses publiques ne favorise pas le développement de l’activité économique mais plutôt son repli, ne règle pas la question du déficit et encore moins celle du chômage. La RATP subit d’ailleurs directement l’impact négatif de cette logique d’austérité, puisque la baisse des ressources des collectivités publiques a pour corollaire le durcissement des conditions contractuelles entre autorités organisatrices et opérateurs et vient dégrader l’équilibre économique de l’activité.
A ce sujet, il faut redire qu’on ne peut pas continuer à faire payer aux personnels le prix d’une dette dont la responsabilité revient entièrement à l’Etat, ni l’insuffisance de moyens dont pâtit aujourd’hui le STIF. De nouvelles ressources doivent être recherchées, en premier lieu en mettant à contribution les profits des entreprises. Alors que sont engagées les discussions avec le STIF, il faut aussi être conscient qu’on ne pourra pas répondre à l’amélioration, tant attendue par les usagers et les élus, du niveau et de la qualité du service offert sans remettre en cause la logique de productivité destructrice d’emplois qui est au cœur du contrat actuel.
Avec la perspective du Grand Paris Express, notre région va connaître un développement considérable du réseau de métro, mais aussi du réseau de surface. La RATP doit en être un acteur majeur. C’est à cela que le développement doit être dédié en priorité, à travers l’EPIC. Son caractère multimodal et intégré, rassemblant dans la même structure les fonctions d’exploitation, de maintenance, d’ingénierie, de gestion des espaces et de gestion des infrastructures, est un atout majeur qu’il faut non seulement préserver mais surtout renforcer en revenant sur la filialisation de certaines de nos activités.
C’est d’ailleurs ce modèle qui permet à la RATP de favoriser la nécessaire relance de l’industrie des transports sur notre territoire, dans un contexte où les filières industrielles de fabrication et rénovation de matériel ferré et bus sont en crise.
Quant au développement en dehors de l’Ile-de-France, il est organisé autour d’un modèle économique fondé sur la rentabilité et une croissance à tout prix qui se paye aujourd’hui par une dérive inquiétante de l’endettement de RATP Dev
Notre modèle social est un facteur de progrès important, d’autant plus qu’il existe un lien direct avec la qualité du travail et du service offert. C’est également une condition de l’attractivité de la RATP et donc du renouvellement de ses compétences et savoir-faire. Comme grande entreprise nationale et 2ème employeur en IDF, la RATP doit être à l’initiative et contribuer à la fixation d’une norme sociale harmonisée par le haut et applicable à toutes les sociétés de transport, en supportant dans un premier temps l’introduction de véritables clauses sociales contraignantes dans le contrat avec le STIF, mais également en favorisant la mise en place d’une mesure législative cadrant les conditions de travail.
Les administrateurs salariés insistent sur l’importance d’un dialogue social loyal et de qualité comme condition de la bonne marche de l’entreprise.
C’est par un développement des garanties collectives et des normes sociales de haut niveau, par des investissements dans les femmes et les hommes en lieu et place des opérations de productivité qui sacrifient des milliers de postes à la RATP alors que l’offre de service a considérablement augmenté, c’est par des revalorisations salariales a contrario du gel de la valeur du point de paye pratiqué cette année et par l’arrêt des attaques sur les conditions de travail que pourra s’opérer le changement tant attendu par les agents et indispensable afin que la RATP renoue avec sa vocation de service public.
C’est sur ces bases que nous demandons une réorientation des orientations stratégiques de l’entreprise, ce qui implique à notre sens une nouvelle lettre de mission de la part du gouvernement.
Tel est le sens de notre position d’abstention à l’occasion du vote concernant la nomination du nouveau PDG.

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